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La « Bible » du Bail Commercial 3/6/9 : Comprendre les Fondements, les Obligations et les Droits

signature d'un bail commercial 3/6/9

Comment lire un bail commercial?

Cet article propose une présentation détaillée d’un bail commercial, basée sur un modèle de bail que nous signons très fréquemment. Il a été rédigé spécialement pour les personnes novices afin de leur offrir une compréhension claire des tenants et aboutissants d’un bail commercial. Vous y découvrirez ce qu’est un bail commercial, son fonctionnement, les droits et obligations des parties, et les principales règles à suivre. L’objectif est de vous permettre d’aborder ce contrat en toute connaissance de cause, sans entrer dans les détails financiers ni les informations personnelles des signataires.

Paragraphe 1 : Le cadre légal du bail commercial
Le bail commercial est régi par les articles L.145-1 et suivants du Code de commerce. Cette base légale offre un cadre protecteur au locataire et garantit certaines règles minimales auxquelles on ne peut déroger. En d’autres termes, la loi impose un minimum de stabilité, de sécurité juridique et de prévisibilité dans la relation entre le propriétaire (bailleur) et l’occupant (preneur).

Ce qu’il faut retenir :
-Le bail commercial est strictement encadré par la loi.
-Les deux parties ont négocié et échangé des informations préalables de bonne foi.
-Chacune a confirmé avoir obtenu toutes les informations nécessaires pour s’engager en connaissance de cause.

Paragraphe 2 : Désignation des lieux
Le contrat décrit précisément les locaux mis à disposition. Il s’agit souvent d’un espace commercial (boutique, étage, sous-sol, etc.) clairement identifié, avec référence au cadastre et aux parties communes de l’immeuble. Le preneur reconnaît connaître les lieux après les avoir visités.

Ce qu’il faut retenir :
Les locaux sont précisément définis (adresse, lot, étages…).
Le preneur sait exactement ce qu’il loue et dans quel état.

Paragraphe 3 : Durée du bail
Les baux commerciaux durent généralement 3, 6, 9 ans, offrant une stabilité au preneur tout en laissant une certaine flexibilité. Le preneur peut, sous certaines conditions, mettre fin au bail à l’issue de chaque période triennale en respectant un préavis d’environ six mois. Ce mécanisme, appelé « bail 3-6-9 », est un standard du commerce français.

Ce qu’il faut retenir :
Durée classique de 9 ans, avec des possibilités de sortie anticipée tous les 3 ans.
Un préavis de 6 mois est requis pour donner congé.

Paragraphe 4 : Destination des lieux
Le contrat définit l’usage auquel le local est destiné. Par exemple, si le bail indique une activité de pressing, le preneur ne peut pas s’improviser épicier ou restaurateur sans respecter la procédure légale de changement d’activité (déspécialisation).

Ce qu’il faut retenir :
L’usage des locaux est limité à une activité prédéterminée.
Toute modification nécessite l’accord du bailleur et le respect de la loi.

Paragraphe 5 : Loyer et modalités de paiement
Même si les montants ne sont pas évoqués ici, le texte prévoit un paiement du loyer généralement trimestriel à terme d’avance. Des aménagements peuvent être prévus, comme le fractionnement mensuel, à condition de respecter les modalités indiquées par le bailleur. On retrouve également l’idée de « franchise de loyer » si des travaux importants sont réalisés par le preneur.

Ce qu’il faut retenir  :
Le loyer est payable d’avance, généralement chaque trimestre.
Des aménagements (mensualisation, franchise) sont possibles, sous conditions.

Paragraphe 6 : Charges et impôts
Le preneur prend à sa charge les dépenses courantes (eau, électricité, chauffage, etc.) et rembourse au bailleur une quote-part des charges de copropriété. Le preneur peut également être tenu de rembourser l’impôt foncier et diverses taxes. Un inventaire et une répartition claire sont généralement prévus, ainsi qu’un ajustement annuel.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur supporte la plupart des charges liées à l’exploitation des locaux.
Les charges sont ajustées régulièrement pour refléter les dépenses réelles.

Paragraphe 7 : TVA et CRL
Le bail peut être soumis à la TVA. Le preneur paie alors, en sus du loyer, cette taxe. Si le bailleur opte ultérieurement pour l’assujettissement à une nouvelle taxe (CRL ou autre), le preneur s’engage à la payer également.

Ce qu’il faut retenir :
Le bail peut être soumis à la TVA.
Le preneur assume les nouvelles taxes décidées par le bailleur pendant la durée du bail.

Paragraphe 8 : Indexation du loyer (Clause d’échelle mobile)
Le loyer est généralement révisé chaque année selon l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC) ou un indice équivalent. Cela garantit une adaptation du loyer à l’évolution économique, évitant un loyer figé pendant de longues années.

Ce qu’il faut retenir :
Le loyer est réévalué annuellement en fonction d’un indice légal.
Si l’indice disparaît, un indice de remplacement s’applique.

Paragraphe 9 : Dépôt de garantie
Le preneur verse un dépôt de garantie, somme d’argent conservée par le bailleur pour se prémunir contre les impayés ou dégradations. Cette somme est restituée en fin de bail après déduction des sommes éventuellement dues.

Ce qu’il faut retenir :
Le dépôt de garantie sécurise le bailleur en cas de défaut du preneur.
Il est restitué après le départ, sous réserve de l’état des lieux.

Paragraphe 10 : Entretien, réparations et travaux
Le preneur doit entretenir les locaux, réaliser les petites réparations et se conformer aux normes en vigueur (accessibilité handicapés, sécurité, hygiène, etc.). Les gros travaux, relevant de l’article 606 du Code civil (structure du bâtiment), restent à la charge du bailleur, sauf si la dégradation est due au preneur.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur assume l’entretien courant et les mises aux normes.
Les gros travaux de structure incombent au bailleur.

Paragraphe 11 : Impôts et taxes diverses
Le preneur paye les impôts, taxes et redevances liés à l’usage des locaux (taxe foncière répercutée, taxes ordures ménagères, etc.). Le but est que le bailleur reçoive un loyer net de toute fiscalité liée au local.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur rembourse au bailleur les impôts et taxes liés aux locaux.
Le bailleur ne supporte pas ces charges fiscales.

Paragraphe 12 : Garnissement et achalandage
Le preneur doit maintenir une activité commerciale réelle, avec des marchandises suffisantes pour assurer le paiement des loyers et charges. Cela signifie que le local doit être réellement exploité et ne pas rester vide.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur doit exploiter pleinement le fonds de commerce.
Un local vide et sans marchandise est contraire aux obligations du preneur.

Paragraphe 13 : Modifications, aménagements et travaux du preneur
Le preneur ne peut modifier la structure (percements, démolitions, façade) sans autorisation écrite du bailleur. Même avec autorisation, les travaux doivent respecter les règles de l’art, et le preneur doit assumer la responsabilité de tous dommages, assurances incluses.

Ce qu’il faut retenir :
Toute modification importante requiert l’accord écrit du bailleur.
Le preneur reste responsable des dommages causés par ses travaux.

Paragraphe 14 : Améliorations
Les améliorations réalisées par le preneur (aménagements intérieurs, embellissements) deviennent la propriété du bailleur à la fin du bail, sans indemnité, sauf si le bailleur préfère exiger la remise en état initial.

Ce qu’il faut retenir :
Les améliorations restent au bénéfice du bailleur en fin de bail.
Pas d’indemnisation, sauf accord contraire.

Paragraphe 15 : Travaux du bailleur
Le preneur doit supporter sans indemnité les travaux réalisés par le bailleur (réparations, surélévations, etc.), même si cela cause une gêne temporaire. L’idée est que l’entretien ou l’amélioration de l’immeuble prime sur l’inconvénient occasionnel pour le preneur.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur subit les travaux du bailleur sans réduction de loyer.
Les travaux indispensables à l’immeuble prévalent.

Paragraphe 16 : Informations sur les travaux passés et futurs
Le bailleur informe le preneur de l’absence de travaux réalisés dans les trois années précédentes et des éventuels travaux futurs prévus. Cette transparence permet au preneur de connaître l’état de l’immeuble et d’anticiper d’éventuelles gênes à venir.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur est informé sur les travaux passés et à venir.
Cela favorise la transparence et la bonne compréhension du contexte immobilier.

Paragraphe 17 : Jouissance des lieux
Le preneur doit respecter la tranquillité de l’immeuble (pas de nuisances, d’odeurs, de bruits excessifs), suivre le règlement de copropriété, évacuer ses déchets, ne pas encombrer les parties communes, et signaler sans délai les problèmes qui relèvent du bailleur.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur doit user des lieux “en bon père de famille”.
Respect du voisinage et du règlement intérieur.

Paragraphe 18 : Enseignes et autorisations diverses
Le preneur peut installer une enseigne et éventuellement des stores, sous réserve d’obtenir toutes les autorisations (administratives, copropriété). Le bailleur décline sa responsabilité en cas de refus des autorités.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur doit se conformer aux règles d’urbanisme pour les enseignes.
Le bailleur n’est pas responsable des refus de la mairie ou de la copropriété.

Paragraphe 19 : Responsabilités et recours
Le preneur renonce à tenir le bailleur responsable de diverses situations (vol, interruptions de services, dégâts causés par des tiers, etc.). Cette clause limite la responsabilité du bailleur et responsabilise le preneur, qui doit se prémunir par des assurances adaptées.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur assume les aléas liés à l’occupation du local.
Le bailleur n’est pas garant de la sécurité ou des services extérieurs.

Paragraphe 20 : Assurances
Le preneur doit s’assurer contre les risques liés à son activité (incendie, dégâts des eaux, vol…) et justifier du paiement des primes. L’assurance doit contenir une renonciation à recours contre le bailleur et les tiers.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur est responsable de l’assurance multirisque professionnelle.
Les recours contre le bailleur en cas de sinistre non fautif sont exclus.

Paragraphe 21 : Occupation, exploitation et cession du bail
Le preneur doit occuper personnellement les lieux, ne pas les prêter, sous-louer ou mettre en gérance sans autorisation écrite du bailleur. Les conditions de cession du bail sont strictement encadrées, avec un droit de regard du bailleur, un droit de préférence, et une garantie solidaire qui peut s’appliquer.

Ce qu’il faut retenir :
Aucun transfert des droits sur le bail sans l’autorisation écrite du bailleur.
Les cessions et sous-locations sont très réglementées.

Paragraphe 22 : Fusion et apport partiel d’actif
En cas de restructuration d’entreprise (fusion, scission, apport d’actif), la société reprenant l’activité dans les locaux est automatiquement substituée au preneur initial, sans avoir besoin de l’accord du bailleur.

Ce qu’il faut retenir :
Les transformations juridiques d’une entreprise n’exigent pas un nouveau bail.
Le repreneur hérite des droits et obligations du preneur.

Paragraphe 23 : Indivisibilité
Le bail est indivisible au bénéfice du bailleur, ce qui signifie que si plusieurs preneurs ou évènements surviennent (cession, décès), les obligations restent solidaires. Le bailleur peut toujours exiger l’exécution de l’ensemble.

Ce qu’il faut retenir :
Le bail reste un tout indivisible, quoi qu’il advienne.
Les obligations demeurent solidaires en cas de pluralité de preneurs.

Paragraphe 24 : Changements d’état et formalités
Le preneur doit informer le bailleur de toute modification d’état civil, de RCS ou de dirigeant dans le mois suivant l’événement. Cela permet au bailleur d’avoir une vision claire de son cocontractant.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur doit tenir le bailleur informé de tout changement relatif à son statut.
Une bonne communication évite les surprises.

Paragraphe 25 : Diagnostics techniques (Amiante, DPE, Risques)
Le bail comprend divers diagnostics obligatoires, comme l’absence d’amiante, l’état des risques naturels et technologiques, ou le DPE (performance énergétique). Ces documents informent le preneur sur l’état du local et ses contraintes, sans que celui-ci ne puisse réclamer indemnité s’il découvre des contraintes.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur reçoit les diagnostics immobiliers réglementaires.
Aucune compensation n’est due si les diagnostics révèlent des contraintes.

Paragraphe 26 : Tolérance, modifications et démolition
Aucune tolérance du bailleur ne crée de droits pour le preneur. Toute modification du bail doit être formalisée par écrit. En cas de destruction de l’immeuble par force majeure, le bail prend fin de plein droit. Pareillement pour l’expropriation, le preneur ne pourra réclamer aucune indemnité au bailleur, mais devra agir contre l’administration publique.

Ce qu’il faut retenir :
Une tolérance ne vaut pas renonciation aux droits du bailleur.
Le bail cesse de plein droit si l’immeuble est détruit ou exproprié.

Paragraphe 27 : Visite des lieux et fin de bail
Le bailleur peut visiter les locaux pour faire des travaux ou, en fin de bail, afficher un panneau “À louer” et faire visiter. Le preneur doit restituer les clés et laisser l’état des lieux de sortie s’effectuer pour vérifier l’état du local.

Ce qu’il faut retenir :
Le bailleur a un droit de visite, surtout en fin de bail.
Le preneur doit remettre les clés et accepter un état des lieux de sortie.

Paragraphe 28 : Clause résolutoire et sanctions
En cas de manquements du preneur (non-paiement, non-respect des obligations), après un commandement resté sans effet, le bail est résilié de plein droit. Des pénalités, des intérêts de retard et des indemnités d’occupation sont prévues en cas de non-respect des obligations financières et contractuelles.

Ce qu’il faut retenir :
Le bail peut être résilié automatiquement en cas de défaut du preneur.
Des pénalités et intérêts sont appliqués en cas de retards de paiement.

Paragraphe 29 : Frais et enregistrement
Tous les frais, actes, avenants ou formalités résultant du bail sont à la charge du preneur. L’enregistrement du bail peut ne pas être requis, sauf si les parties le souhaitent.

Ce qu’il faut retenir :
Le preneur supporte les frais liés au bail.
L’enregistrement n’est pas toujours obligatoire.

Ce bail commercial détaillé offre un panorama complet des droits, obligations, responsabilités et procédures à suivre. Le preneur bénéficie d’un cadre légal protecteur, mais doit respecter les règles d’entretien, d’usage, de paiement et de conformité. Le bailleur, de son côté, perçoit un loyer régulier et conserve un pouvoir de contrôle et de sanction si le preneur manque à ses engagements.

Pour un novice, l’essentiel est de comprendre que le bail commercial est un contrat complexe, encadré par la loi, et qu’une bonne lecture et compréhension des clauses est indispensable. Respecter ces obligations, communiquer avec le bailleur et anticiper les contraintes (travaux, taxes, mise aux normes) sont les clés d’une relation locative sereine et durable.

Le bail commercial est un contrat complexe, mais stable et protecteur.
Chaque paragraphe correspond à une obligation spécifique (entretien, charges, travaux, assurances, cession…)
Le preneur doit s’impliquer activement dans la gestion du local, respecter l’environnement légal et urbanistique, et s’acquitter des charges et taxes.
Le bailleur, quant à lui, conserve la possibilité de résilier le contrat en cas de manquements, tout en étant tenu aux gros travaux et à une certaine transparence.
Cette « bible du bail commercial » vous permettra d’aborder cette relation contractuelle avec plus de sérénité et de savoir-faire.

Publié le 19/12/2024